VIE de BROUSSE,Journal de bord.....

                                                                                                                                                        

 

 

 

 

 

 

 

 

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EDITION SPECIALE !! 

Ci joint article et photos pour infos.

 

Nous sommes intervenu avec "Ona ele Ona" pour un montant de 800 $ pour achat d'habits et de carburant pour les premiers secours.

Il s'agit de 114 maisons brûlées sur 2 villages. Les sinistrés sont restés nus et crus car les maisons en terre et toit de paille ont été entièrement consummées.

Merci à nos bienfaiteurs français pour leurs dons et leur confiance dans leur utilisation parfois dans les urgences.*

Martine

 

 

Voici les images phares de la catastrophe survenue dans le village YIMBO situé dans la zone de santé de Vangakete. Groupement d’AMATE, secteur de Kondotshumbe dans le territoire de Lodja. La population vous remercie grandement d’avance pour vos gestes de solidarité, mais elle a encore des besoins énormes qu'il faut à tout prix et urgemment qu'on puisse trouver des solutions.

 

Pour l'heure, nous avons des problèmes d'ordre humanitaire (manque de logis, manque d'eau potable, manque d'habits et de nourritures, de semences car tout a été consumé); sur le plan sanitaire, il y a risque des épidémies à cause de la promiscuité et surtout de l'insuffisance de l'hygiène individuelle et collective, pas de latrines.... . Il y a 55 femmes enceintes qui méritent une action ciblée pour assurer une maternité à moindre risque.

 

 

  MARTINE AU CONGO n° 31

                                                                                                                              le    2 JUILLET   2008

Il y a environ 1 mois , on vous adressait le 30° numéro de la GAZETTE , qui décrivait les activités de MARTINE AU CONGO , depuis , elle ne s’est pas arrêtée , elle continue à cumuler toutes ces activités qui remplissent ses journées , et dont elle ne veut privilégier  aucune. Pour elle , tout devient routine , sauf que de l’une à l’autre ,elle saute de la JEEP à la moto , et que les kilomètres de pistes de brousse s’additionnent , avec en prime , quelques fois , une petite crise de malaria.

A vrai dire , elle s’occupe de plus en plus d’un chantier d’ouverture de voies d’accès vers des lieux oubliés de tous depuis de nombreuses années .C’est pourquoi elle a estimé devoir informer « le public congolais » du travail accompli par l’ONG CARITAS TSCHUMBE , au sein de laquelle elle exerce les fonctions de coordinatrice de travaux pour l’axe « pistard » de POLE POLE .

C’est cette information que l’on joindra à la présente gazette , qui en constituera l’essentiel. Des photos l’llustreront.

Enfin , et pour ,ne rien oublier , il faut signaler que notre Trésorière , partira cette année pour accompagner MARTINE sa fille lors de la remise de l’Insigne de Chevalier de l’Ordre National du Mérite qui sera faite le 14 Juillet à KINSHASA. A son retour , elle essayera comme l’an passé de faire un compte rendu « imagé » de ses périgrinations.

 Ouverture d’un axe pour l’accès aux agences humanitaires de MC Kiomi à Pole-Pole

Territoire de Katako-KombeDistrict du Sankuru

Le 1° février la Caritas Tshumbe a lancé le projet de réhabilitation de la route de 125 Km et la construction de 11 ponts sur l’axe MC  Kiomi à Pole-Pole sur la rivière Lomami.

Ce projet est financé par le une Fondation Américaine (Pooled Fund) et supervisé par l’administration congolaise locale  (UNOPS.)qui en a confié la maitrise à CARITAS  Tshumbé.

La population de cette zone reculée , est restée jusqu’à ce jour isolée, faute de voies de communications praticables et n’a reçu aucun appui ni secours depuis les derniers conflits qui ont affecté le Sankuru ( début des ‘années 2000 ). La Caritas qui avait néanmoins pu intervenir dans le cadre des aides humanitaires post conflits par des distributions d’urgence dans une zone située plus au sud ne l’avait encore  jamais fait sur cet axe non encore sécurisé.  

Ce projet va permettre une accessibilité de la population par les agences humanitaires. Une enquête est en cours afin d’évaluer, de quantifier les besoins de cette population complètement démunie et permettra de pourvoir au manque d’écoles, de centres de santé, d’intrants agricoles. Plusieurs villages de cette zone ont été le théâtre d’exactions  pendant les derniers conflits et leur population encore traumatisée a besoin de soutiens vitaux .

Lors de sa visite au Sankuru, à Lodja en février 2007, lors des « Journées du Droit de l’Enfant » organisées par Caritas Tshumbe, le Coordinateur Humanitaire a été touché par la situation du Sankuru et a appuyé ce projet dans le cadre du plan d’action 2008.

Dès le mois de février, 30 ONG locales des Territoires de Katako Kombe et de Lodja ont désigné un de leur représentant pour participer à une formation HIMO (Haute Intensité de Main d’œuvre) pour la réhabilitation et l’entretien des Pistes et voies de dessertes agricoles.

Cette formation théorique et pratique a été assurée par deux ingénieurs  (de l’UNOPS et de DVDA)  pendant 22 jours. Elle permettra la pérennisation  des travaux par des chantiers d’entretien animés par de la main d’œuvre  locale.

Un appel d’offre national a été lancé pour l’attribution de 55 tronçons routiers par une commission tripartite. La population locale et les chefs des villages ont été sensibilisés depuis février dernier à la technique HIMO et la main d’œuvre locale est privilégiée.

Le 2 mai 2008, les ONG retenues se sont rendues sur l’axe situé à 100 km au Nord-Est de la cité de Katako-Kombe et ont mis en place le chantier ce qui constitue une première dans cette région à l’économie essentiellement vivrière.

En quelques 2 semaines depuis le début des travaux, le débroussaillage et le traçage de la route permettent un accès en moto de quasiment tous les tronçons.

Les travaux routiers sont prévus jusqu’à fin septembre/début octobre et seront suivis d’une formation de comités locaux d’entretien routiers (CLER) qui seront répartis sur l’ensemble de l’axe avant la remise officielle de la route aux autorités du Territoire de Katako-Kombe qui devrait théoriquement avoir lieu en janvier 2009…. Si Dieu Veut……..

Les photos ci-après résument bien les dernières activités de Martine.

MARTINE qui  anime de manière substantielle cette opération, vous adresse ses sentiments les plus cordiaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           

                               Formation HIMO                                         Sensibilisation VIH SIDA

 

 

 

        

                                                               Chantier école de Katako-Kombe

 

 

 

           

             1° mai  2008                                                                                                         12 Mai 2008

 

 

 

 

 

 

 

il y a bien longtemps que nous n’avions rédigé notre gazette , non pas parce que MARTINE ait renoncé à ses œuvres mais au contraire parce qu’elle a eu beaucoup à faire . Elle a déboulé en France début Décembre 2007 , avec la ferme intention de se reposer pendant les 2 mois que devaient durer ses vacances . A la limite , elle devait seulement se changer les idées et répondre à toutes les invitations qui lui avaient été faites.

Elle avait un agenda de ministre (de président,) et elle s’est déplacée d’un bout  à l’autre de la France pour rencontrer des bienfaiteurs et contacter des personnes susceptibles de l’accompagner dans ses actions de développement du SANKURU .Elle a  remercié les Clubs services donateurs  , lorsqu’elle l’a pu , Rotary, Kiwanis ,Inner-Wheel, Var Dialogue , du Var , du Rhône et de l’Isère ,et les Ecoles , Institutions et associations ainsi que les personnes et les enfants qui l’ont aidée à réaliser ses interventions sur place ( Merci, Don Bosco ,  Docteur Collin  .. Mr Inter Marché  …etc ;… ) . Que ceux à qui elle n’a pu rendre visite ne lui en veuillent pas

Elle avait en tête d’impliquer plus étroitement la « Diaspora » congolaise dans le travail humanitaire local ; elle pense avoir réussi à amorcer cette toile d’araignée qui permettra aux villages de bénéficier de l’aide de leurs expatriés, au travers de réseaux qui restent à conforter.

Pendant tout son séjour, elle est restée en contact avec LODJA où devait aboutir un projet auquel elle avait consacré beaucoup de temps et d’énergie. Il s’agissait de la réouverture d’une voie de circulation de plusieurs dizaines de kilomètres ( 137 Km  de KIOMI à POLE-POLE), dans une région que la guerre avait coupé du reste du monde,et qui vit dans une désespérante indigence. 

Ce projet conforté par la réussite du Pont de SCHILU et de la mobilisation exemplaire obtenue des populations par l’équipe de Caritas LODJA et de Martine  comporte  le désenclavement de plusieurs villages  par le lancement de ponts, le débroussaillage ou la déforestation de sentes inutilisées et devenues inutilisables. Il fallait convaincre des organismes internationaux de participer au financement de ces travaux, en apportant la caution d’une structure ayant donné des preuves de sérieux,  de compétence et d’intégrité. C’est chose faite.

A la moitié de ses vacances, le retour  de Martine devenait urgent ; et c’est ainsi qu’avant la fin de ses vacances  elle a repris la route pour KINSHASA .Dès son arrivée le19 Janvier « l’état-major » du chantier  formalisait son engagement par la signature des contrats préalables . Les premiers achats destinés aux chantiers étaient réalisés , après  que les contacts avec des autorités relevant aussi bien de l’ONU , que des ambassades de France , de Pologne , de Grande Bretagne et de représentants des ONG et de l’Administration Congolaise, aient été pris.

Une semaine après son arrivée, départ pour LODJA , dès le lendemain , organisation d’une mission  auprès de l’Evêque puis départ vers KIOMI ( base du nouveau projet )en vue de rencontrer les Chefs coutumiers qui seront chargés de la mise à disposition des ouvriers du chantiers , ils étaient 84 . Leur motivation, et leur implication est impérative, d’eux dépendront l’efficacité des opérations entreprises.

Il faudra en très peu de temps, définir la répartition des zones d’intervention de chacun, de prévoir les effectifs relevant de chaque village  et les actions de formation  nécessaires .Pour cela, il faudra déterminer les conditions d’intéressement de chacun des villages.

C’est une vaste Zone qui sera reliée par une voie carrossable  à la rivière LOMANI , voie navigable qui permettra  le transport de denrées et des échanges fructueux avec le reste du District .On ne peut pas dire que la prospérité sera immédiate pour tous , mais très vite , quelques foyers disposeront de plus de  dollars qu’ils n’en ont vu depuis bientôt 20 ans et parfois l’indépendance (1960 ), ce qui leur permettra d’ acquérir des biens de première nécessité                 ( marmites – gamelles).La progression du chantier s’accompagnera d’actions « vertueuses » de soins , d’éducation , de distribution d’outils et  de semences.

 Ce premier voyage a duré 3 jours , il sera suivi d’un voyage plus long fin Février. A part le dénuement total de la population qui ne dispose d’aucun des conforts de base ( vaisselle , savons , médicaments ),la nourriture est servie dans des feuilles posées à même le sol. il y a peu de carences d’origine alimentaire , la riche forêt équatoriale est là qui fournit bien des ingrédients nécessaires.

Mais même si ce travail prend énormément de son temps, d’autres actions progressent et certaines d’entre elles aboutissent. Martine s’inquiétait du sort de beaucoup de personnes âgées, sans soutien familial et vulnérables, qui traînaient leur misère sans que personne ne s’en préoccupe ;eh bien , une maison d’accueil de ces personnes va voir le jour.Une structure d’accueil est en cours de réalisation pour en  regrouper certains. .La première  « maison de retraite » va accueillir 30 vieillards qui disposeront donc d’un peu plus de sécurité .

Grâce à une opération »Bol de Riz »organisée par les Rotary de Rhône et Isère , et du lancement des étangs de pisciculture , des actions complémentaires  vont être  développées. Des coopératives ont été créées avec des responsabilités  variées. Le travail sera réparti ,les produits également , entre consommation immédiate et répartition des profits éventuels de leur commercialisation, tout devrait bien se dérouler.

Trois étangs seront bientôt opérationnels , c'est-à-dire que les creusements , la mise en eau et l’alevinage sont pratiquement terminés  Le premier étang bénéficiera à une petite école rapidement construite et  les mamans bénéficieront également   d’une amorce d’alphabétisation. Le 2° étang a été réservé à des mamans seules avec enfants, pour lesquels des cases ont été construites ou réparées. La responsabilité du 3° étang en fait l’établissement principal a été confiée au Grand Séminaire,dont les étudiants qui sont les futurs prêtres de la région , apprendront tout sur l’élevage des poissons  ce qui devrait leur permettre de créer à leur tour des élevages destinés à leurs ouailles .

Les mamans solidaires, devenues nombreuses, participent comme prévu au soutien des jeunes mamans nourrices,cela ne se fait pas toujours sans problèmes , et l’intervention de Martine est souvent bienvenue. Elles en profitent pour avancer des propositions, celle de leur propre alphabétisation qui sera  bientôt mise en œuvre autour d’un étang, en fait partie ; il y a déjà des volontaires ,déjà alphabétisés, pour partager leur maigre savoir .

Près de la case de Martine , une moulin à manioc , en sommeil depuis plusieurs années a été réactivé , le moteur remis en état produit un bruit infernal .Martine va être obligée de déménager pour un endroit plus calme.

On va arrêter là, Martine vous adresse ses amitiés .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

EXTRAIT DU CARNET DE VOYAGE
DE PIERRETTE AU CONGO  JUILLET 2008

Arrivée à KINSHASSA le 12 Juillet au soir pour la remise de médaille de Martine Le 14. Très belle fête à l’ambassade de France. Les invités étaient tous prestigieux, depuis le Nonce Apostolique Mgr DANIELLO, l’évêque de TSHUMBE Mgr DJOMO ( le Patron de Martine), des sénateurs, députés, ministres de l’ancien et nouveau  gouvernement Congolais, qui connaissent tous Martine parce qu’elle œuvre dans leur région de naissance.

Le 16 Juillet  nous sommes encore invitées chez un Sénateur Monsieur SHEOKITONDO, qui fait une petite soirée privée (200  personnes) pour fêter la nomination de Mgr DJOMO, qui vient d’être nommé Président de la commission de tous les évêques du Congo. J’en profite pour lui offrir un tableau de St NICOLAS (son prénom) peint par moi, que je lui ai apporté, il est très content, et juste à ce moment là, la télé nous filme et quelques jours après je me vois aux informations….

Le vendredi nous partons à LODJA, 2000 Km, où réside Martine. J’ai 80 kilos de bagages, et on à droit à 15 kg. Je dois payer 250 $ de supplément  Dans mes bagages il y a des médicaments, de la layette, des biberons, des lunettes, des jouets pour les enfants des 2  orphelinats de Lodja et Lubefu

Nous voilà à LODJA, il est presque midi. Papa Jules , le logisticien de CARITAS nous attend avec la Jeep… Direction la case de Martine .Au premier carrefour nous sommes accueillis par un groupe avec fleurs et musiques nous souhaitent la bienvenue , nous serrons des mains , échangeons des propos d’amitié , quelques pas de danse rythmée par les tambours , et nous reprenons notre chemin.

ARRET à l’Orphelinat que les enfants ont décoré avec des palmes et des fleurs ; ils ont revêtu, chemise à fleurs pour les garçons et robe de Messe du Dimanche pour les fille  .C’est un festival de cris , de danses , les enfants ,qui les ont retenues chantent les refrains que je leur ai appris l’Eté dernier. Nous leur promettons de revenir le lendemain.

Nous voici enfin devant la nouvelle maison de MARTINE, le singe « Maï Maï »qui a du me reconnaître me saute au cou, le perroquet Coco  s’époumone à crier, on se croirait dans la forêt. Cette nouvelle maison appartient à l’Evêché, elle est pratiquement devant l’Eglise., et comble de luxe elle dispose d’une citerne d’eau qui alimente des robinets dans la maison. Le jardin est planté de nombreux bananiers qui portent des fruits.

Je fais connaissance avec MAO, ce nourrisson de 6 mois est le  petit-fils de Papa NJOLO Chef des Scouts de LODJA, il a perdu père et mère , enlevés tout jeunes par la SIDA .Il ne devait rester que le temps du deuil , mais le docteur lui a prescrit un traitement spécial qui ne peut être suivi chez son grand père ,lequel a demandé à Martine de l’héberger pendant l’année nécessaire à son rétablissement. MAO a été le premier bébé de Lodja à bénéficier des biberons et de la layette à peine débarqués. Martine se promet de le sauver d’une fin normalement annoncée pour les enfants atteints de l’affection qui le mine, qui sont nombreux. Depuis une orpheline  MARIE, âgée de 3 ans , se tenant à peine  debout , sous alimentée  et n’ayant plus qu’une peau fripée sur les os , est venue compléter la nurserie. Malheureusement c’est là bas le quotidien

Après une nuit de repos, Martine nous abandonne pour préparer le voyage que nous devons faire sur le chantier en cours par l’équipe de Martine pour ouvrir une route carrossable dans la brousse .De KATAKO à POLE- POLE , ce sont 160 kilomètres qui permettront de circuler dans la forêt Equatoriale.

Nous partons de bonne heure, mardi matin , nous nous pressons à 12 dans le 4X4 de Caritas , casés au milieu de bagages et de provisions de route.

Première escale à KIOMI, après 12 heures de route,   Nous sommes hébergés dans son presbytère par un jeune prêtre à peine ordonné,  qui paraît très dynamique .Il bénéficie de la remise  d’un lot d’une centaine de chapelets dons de la paroisse des Sablettes.  Il nous assure que ce cadeau sera apprécié des jeunes dont il s’occupe. Départ le lendemain très tôt,  pour continuer la visite de la route.

55  Associations ont été mobilisées pour travailler sur ce chantier. Un responsable a été formé comme Chef de travaux pour chacune d’elles, il  est responsable d’un tronçon.  Les tronçons sont de difficulté variable, qui influe sur leur distance, ils  évoluent  dans les deux sens, qui doivent se rejoindre. De gros arbres, de fort diamètre,  constituent des obstacles que les villageois surmontent en les abattant à la hache.

Les villageois qui participent à ces travaux sont rémunérés à la tâche, des familles entières se mobilisent pour faire avancer les travaux, notamment le débroussaillage .Bien sûr le travail des enfants est interdit , mais comment les empêcher d’aider leurs parents , ça leur sert en quelque sorte de travail de l’école qui n’est pas encore  parvenue jusqu’à leur village.

Les pistes que nous abordons, fraîchement dessinées ne sont pas encore compactées par des machines outils. Les véhicules automobiles ne peuvent encore circuler sur ces pistes, sauf à très faible vitesse entre 5 et 10 km/heure, ce que nous faisons. Le paysage est magnifique avec une alternance de galeries forestières, de haies de bambous et de grandes herbes. le tout noyé dans l’immensité et l’épaisseur de la brousse. Sur notre parcours, et là où les travailleurs villageois ne sont pas encore intervenus, il a fallu parfois descendre de voiture pour débarrasser le chemin d’arbres abattus et non encore relevés. De profondes ornières ralentissent notre progression.  Papa PIERRE, le chauffeur et son aide ALBERT, manient avec dextérité, coutelas (coupe- coupe)  haches , pioches et pelles , pour nous éviter de chavirer .

Le dernier village accessible en voiture , YONGIMA est enfin atteint , PIERRE actionne son Klaxon et allume ses feux devant des enfants apeurés par ce  véhicule à quatre roues dont ils n’ont jamais vu un seul exemplaire ,la Moto étant le   moyen automobile  le plus moderne qu’ils aient vu.

Une soirée cinéma est organisée devant le village réuni  Martine qui a emprunté un projecteu , diffuse sur un drap tendu entre deux bambous , grâce à son ordinateur , le film KIRIKOU  . Même la pluie qui s’est mise à tomber ne les empêche de suivre  la diffusion de ce film « muet ». Dans ce village, le dénuement est total , ils ne disposent pratiquement pas d’ustensiles de cuisine , encore moins de vaisselle, les repas sont servis dans des feuilles de bananiers.  En une seule journée , plusieurs représentations du monde moderne leur sont montrées pour la première fois , l’automobile , le cinéma , des étrangères à peau blanche ( des DOKA-DOSSUNGU , c à d des sorcières blanches ). Les échanges verbaux sont difficiles, les villageois ne parlent pratiquement que les dialectes locaux.

Nous sommes hébergés dans une case qui nous a été  réservée. Nous sommes très sales, et il y a peu de moyens de faire une toilette, cela attendra.

Il faut dire que nous apportions, dans une valise, la première PAYE, à laquelle ils  pouvaient prétendre. Le lendemain, la distribution de billets de banque  des francs congolais en petites coupures ) aux chefs de chantiers accourus de plusieurs points du  réseau , commence . C’est la première fois qu’ils seront rémunérés de cette manière, jusqu’alors  ils avaient mis en place un système de troc  Bientôt ils pourront acheter des produits qui n’existent pas encore et qui ne vont pas tarder à arriver par les voies enfin ouvertes.

Pendant que Martine anime la « cérémonie de la paye  , je distribue des vêtements et de la layette aux nourrissons , souvent nus ou enveloppés dans des haillons.,Mon sac de layette a beaucoup de succès  .Chaussons et bonnets sont vite distribués.  J’en manque vite. J’aperçois une maman qui pense que son nourrisson va tenir debout grâce  à ces chaussons magiques.

Vers 13 heures, c’est un repas frugal que nous avalons  avant de repartir car la pluie menace. La Jeep se fraye un chemin entre les ornières que génère la pluie, avant de verser sur le côté. ,Martine et les autres sortent par les fenêtres , je demeure toute seule enfermée sur le côté .J’ai beaucoup de temps à réfléchir avant  que le 4X4 soit remis sur pied . Le terme d’ENFER VERT a du être inventé pour le CONGO. On finit par arriver à KIOMI  morts de fatigue et plus crasseux que jamais  mais obligés de rééditer la soirée cinéma pour les enfants qui nous ont préparé un spectacle .La douche qu’on nous a préparée est la bienvenue.

Le lendemain  c’est à nouveau « Jour de Paye ».J’en profite pour visiter le village avec l’Abbé Antoine qui nous accompagne ; une école au toit  de palmes  avec quelques bancs bricolés, l’Eglise nue avec un autel néanmoins garni d’une nappe blanche brodée par des religieuses. L’abbé explique que les sectes se sont implantées partout et que les mariages sont surtout coutumiers. L’Eglise n’accueille que quelques baptêmes par contre le Dimanche elle est remplie pour la Messe. Dieu reconnaîtra les siens

L’après  midi départ vers TSHUMBE, nous dormirons à mi-chemin à KATAKo , la route est très mauvaise , mais bien meilleure que celle que nous venons de quitter. A l’arrivée, l’Evêque, Monseigneur DJOMO nous attend et nous conduit à sa maison. J’ai le plaisir de voir, trônant dans sa salle à manger le tableau – une jolie représentation de la Vierge Marie,  que j’ai peint et  lui ai offert lors de mon précédent voyage en 2007 .Il dit qu’elle lui tient compagnie. Il n’a pas encore accroché le « Saint Nicolas » que je lui ai apporté cette fois ci.

L’après midi visite du Couvent et aux religieuses que nous surprenons en pleine retraite. Venues de tout le KASAÏ, elles sont près de 350.

Comme nous ne pouvons assister à la messe du lendemain qui durera plus de 3 heures,  il nous organise une messe privée dans sa chapelle, elle durera  30 minutes. Il nous offre le petit-déjeuner et nous voilà repartis, il est 7 heures 30.  C’est Martine qui conduit,  la voiture chavire 2 fois, à cause de l’état de la piste , mais nous finissons par arriver à LODJA . Nous avons parcouru 715 kilomètres pendant ces 6 jours de galère intense, mais combien enrichissants.

Après un repos bien mérité, toute la journée du LUNDI,  Martine organise une visite du village de SHENYUMBE, où a été construite la première école des Mamans ( elles l’avaient demandé à Martine lors d’une visite des Etangs de pisciculture ).Le Député PONGO du District , en visite à LODJA avait demandé à nous accompagner avec l’Administrateur du Territoire ( AT ) . C’est un cortège de motos qui s’ébroue vers ce village inaccessible aux voitures à mi-chemin. L’entrée du village, au sommet d’une côte, oblige la plupart des visiteurs à terminer leur voyage à pieds, sauf moi qui bénéficie du pilotage d’un champion. Nous y sommes accueillis par des chants et des danses organisés par l’ensemble de la population sous l’autorité de THOMAS, jeune Volontaire formé par Martine lors de cette vaste campagne organisée en 2006. Ce jeune homme force l’admiration par sa volonté d’aboutir à des résultats pour son village..

Les clubs « Rotary » ont financé la réalisation d’étangs destinés à nourrir les gens des villages particulièrement pauvres. On achète les outils nécessaires à la réalisation des étangs  et les alevins qui les peupleront. Conjointement à ce projet, Martine a pensé à une aide précieuse pour les femmes de ces villages défavorisés – certaines sont de très jeunes mamans – 12 – 14 ans. Elles ne sont pas allées à l’Ecole. Ce sont des volontaires qui serviront de professeurs .Pas la peine d’avoir un diplôme, ces mamans veulent savoir lire et écrire un minimum et compter ,afin de pouvoir faire un peu de commerce. L’intérêt pour les mamans c’est qu’il y a une classe pour les enfants juste à côté-  Ils étudient conjointement.

THOMAS le volontaire a bien motivé son village. L’Etang commence à produire  l’école fonctionne , il est resté un peu d’argent qui a servi à la construction d’une petite case qui est la pharmacie où il y a un petit stock de médicaments surtout pour les maladies infantiles et les personnes âgées. Les plus nécessiteux ont les médicaments gratuitement. MARTINE a fait venir 1000 Euros de médicaments par bateau depuis Kinshasa, qu’elle stocke et distribue à mesure.

Il faut 1000 Euros pour construire une école « des enfants et des mamans » Celle de SHENIMBE a été financée par les élèves de l’Ecole Don Bosco à St Cyr, et le Club féminin KIWANIS de Sanary, Le Beausset . THOMAS se déplace maintenant dans les villages pour la formation des volontaires ; il en est à sa 5° école. J’ai oublié de dire que THOMAS est handicapé des jambe . MARTINE lui a acheté un vélo pour ses déplacements – quelle leçon nous donne ce jeune homme !!

Deux jours après notre retour , nous rendons visite à l’Abbé ANTOINE KITANJA dans sa paroisse de SHINGA à une douzaine de kilomètres .Nous connaissons bien l’abbé ANTOINE , auquel nous avons rendu visite dans la maison de convalescence de JOUQUES où il se reposait à l’issue d’une très grave et très longue maladie soignée en France . Dès qu’il a été remis sur pied   ( il était en  fauteuil roulant ) il n’a eu de cesse que de retourner dans son pays d’origine. De retour depuis à peine un an, Il a entrepris la reconstruction de son église qui en avait bien besoin, et va  entreprendre avant la fin de l’année  la construction d’une maison pour personnes âgé ,financée sur des crédits obtenus de  ROME. Martine et l’Abbé Antoine ont pour ambition de construire une Ecole à proximité de cette structure, dédiée à DON BOSCO en remerciement aux écoliers de cette institution qui aident Ona Ele Ona depuis le début.. Pour aller à l’école,  les enfants parcourent actuellement 12 kilomètres à pied. C’est un projet pour 2009.

Les fonds versés par l’Association WAGRAM  ( 2000 € ) vont  servir  à améliorer  les conditions de vie déplorables des femmes et des enfants emprisonnés dans l’Etablissement pénitentiaire de LODJA. Ils sont actuellement mêlés aux détenus de droit commun dont des criminels dangereux  .Nous visitons  la parcelle de terrain adossée à la prison où sera construite cette annexe qui aura l’avantage de les mettre à l’écart. Au cours de cette visite il y avait deux mineurs de 14 ans détenus depuis un an,  l’un pour non assistance à personne en danger, l’autre pour l’utilisation d’une machette par un enfant accusé d’être un  « enfant sorcier » .Ces travaux devraient être terminés dans les premiers mois de 2009 , puisque les autorisations nécessaires ont déjà été obtenues. Martine, qui n’est jamais à cour d’idées  a demandé que des détenus volontaires soient employés pour ces travaux contre une rémunération .Nous avons pris de photos des ruines qui constitueront l’amorce de ces travaux. Nous attendrons les photos d’après

Une bonne nouvelle pour l’Orphelinat de LODJA, DILOU , 8 ans qui avait été abandonné tout petit par sa maman a été retrouvé et réclamé par son papa naturel qui s’était installé à KINSHASA pour ses études ,et devenu avocat , avait entrepris des recherches pour le retrouver. Après vérifications par  Martine, je  l’ai ramené à son père lors de mon retour sur Kinshasa. D’autre part Henriette, une pensionnaire de 11 ans , arrivée de l’orphelinat de Lubefu il y a 2 ans , sans parler le moindre  mot de français , a fait d’énormes progrès au point d’être devenue la première de l’Ecole .Le Député de l’arrondissement , Adolphe ONOSSUMBA , va prendre en charge ses frais d’internat dans une école de Kinshasa.

Depuis mon arrivée je vais chaque jour à l’Orphelinat où j’occupe les enfants en leur apprenant la conversation française et des chansons. Ils se rappellent encore les contines apprises l’année dernière. Chaque matin, depuis mon arrivée, les enfants sortent tables et bancs et m’attendent pour « travailler » , là bas aussi c’est les vacances scolaires.

Jusqu’à mon départ la vie s’écoule calmement à LODJA, ce n’est pas le bruit de la circulation automobile qui est gênant, il n’y en a pratiquement pas. Les déplacements se font à pied sur les pistes de sable ; les femmes partent au champ, bébé accroché au dos,  les enfants plus âgés restent à la case,  ils se nourriront d’une poignée du riz cuit la veille .Le travail des plus grands consiste à aller chercher de l’eau aux fontaines publiques, ils vont également ramasser le bois nécessaire aux points de cuisson.  Quelques femmes vont au marché Il’ y a peu  de magasins fixes, tout ce qui est alimentaire s’achète au jour le jour auprès de commerçants occasionnels qui installent leur étal chaque jour pour y vendre les produits maraîchers de leur parcelle,  ou ceux de la collecte forestière .

Pendant ce temps où je mène une vie « tranquille », mais rien n’est tranquille  au Congo -- pas d’électricité courante ni d’eau , il faut faire bouillir l’eau que l’on ne peut conserver dans un réfrigérateur, il n’est donc pas question de se rafraîchir ; il n’y a pas de gazinière sur laquelle faire chauffer une tasse de café et il n’est pas facile de rallumer un brasero.—MARTINE travaille , dès 8 heures au bureau , pour profiter du temps de fonctionnement du GENERATEUR d’électricité ,  jusqu’à 18 heures .Elle revient à la maison en général entre 12 et 15 heures . Bilouise ,   son « intendante » lui aura préparé le plat de riz ou parfois de manioc , et le ragoût de poulet ou de la viande disponible ce jour là sur le marché  (chèvre , vache , gibier ). Le soir après une toilette rafraîchissante favorisée maintenant par la Citerne d’eau, un dîner  frugal, elle se remet au travail sur son ordinateur.

J’ai essayé de reconstituer son emploi du temps , mais cela n’est pas possible ,dès le réveil  elle reçoit  chez elle des malheureux qui demandent son intervention  ( nourriture, vêtements , médicaments , argent … puis elle s’occupe des orphelinats ( la nourriture des enfants , la gestion des personnels , l’éducation et l’école  ) , elle suit les travaux  engagés par les uns et les autres     ( étangs de pisciculture –Chantiers d’ouvertures des pistes  etc….) elle prépare les voyages qu’elle doit faire pour approvisionner les orphelinats , pour inspecter les ouvrages (les ponts et les pistes doivent être entretenus sous peine de détérioration). Mais surtout, chaque sortie est l’occasion d’une réflexion sur la nécessité d’une action ….. et surtout, chose rare dans ce pays…. Sur la volonté de réaliser ce projet. 

Au_ bout d’un mois, je quitte ces gens si attachants et j’espère que l’aide et les exemples apportés  par Ona Ele Ona  leur permettra de se construire un avenir meilleur.

 

 

 

 

 

 
 



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